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samedi 7 septembre 2013

   Je m'interroge souvent sur le bien-fondé de certaines locutions langagières. On dit communément " perdre la boussole". Encore faudrait-iĺ en avoir une, de boussole, car , pour ceux qui, comme moi, naviguent à vue, point n'est besoin de cet instrument pour " lever l'ancre".

   C'est comme "perdre le nord". Pourquoi avoir choisi ce point cardinal plutôt qu'un autre? Généralement , on le fuit comme la peste , le nord. Donc qu'on le perde ne s'avère pas une grande perte, si l'on y réfléchit bien.
 
   Mais là où l'on commence sérieusement à "perdre les pédales", c'est quand on  dit d'une personne qu'elle est "givrée" quand elle "perd le nord". Vous avez vu des igloos dans le sud, vous? Pas encore, me direz vous. Mais cela ne saurait tarder. Avec les bouleversements climatiques en cours, il ne faut jurer de rien.
 
     Une chose est sûre,  si l'on ne veut pas "dérailler ", on a tout intérêt à "garder  le cap" pour ne pas "partir en vrille" . Subtil glissement métaphorique ! Il est vrai que  sur terre, en mer ou dans les airs, le risque de " perdre la boule" est toujours le même.

   Je pourrais encore digresser longtemps , mais , vu les temps qui courent, mieux vaut éviter de 
s 'éloigner du droit chemin . Je ne voudrais pas  finir comme le Petit Chaperon Rouge...Donc dégraissons notre discours et extrayons-en la substantifique moelle, dixit Rabelais.

   Une première conclusion s'impose. Les expressions familières ont plus de profondeur qu'il n y paraît, et il faudrait leur rendre plus souvent  hommage  .  De même que Monsieur Jourdain faisait de la prose à son insu, le Français moyen fait de la philosophie sans le savoir .

   Que l'on perde la boussole ou le nord pour devenir  givré, que l'on perde les pédales, que l'on parte en vrille ou que l'on déraille, on en revient toujours au même. Vivre sa vie , c'est  embarquer pour un voyage plus ou moins long, avec , pour seuls bagages , un corps et un esprit. Et il arrive bien souvent aux voyageurs que nous sommes d'égarer l'un des deux en cours de route. Alors écoutons le poète romain Juvénal  qui  disait avec raison , en son temps, "Mens sana in sano corpore" . Le seul moyen de ne pas perdre son latin, c'est d'avoir un esprit sain dans un corps sain. Au fait, ça veut dire quoi exactement , sain ?

2 commentaires:

  1. De l'origine des expressions familières et de leur signification aujourd'hui!
    Va encore pour nous( à en croire la photo de votre blog) qui devons avoir le même age, mais demandez à un gamin de "traverser dans les clous"!

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    1. Très juste! Il faudrait être fakir pour oser marcher sur des clous ...

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