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lundi 19 septembre 2022






 Voilà maintenant onze jours, autant dire une éternité, que les ondes électromagnétiques sont prises d’assaut pour relayer le scoop du siècle. La guerre des images fait rage sur toutes les chaînes câblées. Il ne se passe pas une minute, une seconde même, sans que nous ne subissions l'offensive  des médias qui nous servent et resservent le même plat ad nauseam .

Cette fois-ci, ce n’est pas vers l’Ukraine que les caméras ont pointé leur objectif. Délaissé le président stéroïdé aux allures de GI Joe. Les adeptes du body building restent sur leur faim. Leur icône leur manque : il est la preuve vivante que pour gagner une guerre, physique ou psychologique, il faut avant tout faire la guerre à son corps. Non, c’est dans les brumes de l’Ecosse que  les reporters des quatre coins du globe, aussi vifs que l’éclair, se sont d'abord rendus, non pas pour épier une hypothétique apparition du monstre du Loch Ness, mais pour filmer en long, en large et en travers le cheminement d’un véhicule unique en son genre que beaucoup de collectionneurs regardent déjà avec convoitise: un corbillard. 


Fantasmer sur un fourgon funéraire  relève d’une pathologie sévère, me direz-vous. Mais il est à noter que le corbillard en question, spécialement aménagé pour recevoir une hôte illustre, bénéficie de larges vitres pour offrir aux foules massées le long de la chaussée une vue imprenable sur un cercueil en chêne.


Je sens s'élever autour de moi un vent de réprobation. "Parler de la reine d'Angleterre comme vous le faites est indigne de votre position. Un peu de respect!" De grâce, chers lecteurs! Vous n'y êtes pas du tout!  Je ne fais que féliciter une souveraine nonagénaire d'avoir réussi, outre-tombe, un coup de com' aussi exceptionnel. En retardant son inhumation et en autorisant que sa dépouille sillonne par monts et vallées, de Balmoral à Windsor, toute une décade,  c'est moins à un culte de la personnalité qu'elle s'est livrée qu'à une intronisation en fanfare de son successeur. Charles, troisième du nom, dont les deux homonymes royaux eurent un règne marqué par l'infamie en des temps anciens, avait certes besoin d'un petit coup de pouce...


D'ailleurs, ces funérailles royales sont  aussi l'occasion pour les autres potentats de ce monde de se retrouver et de se lamenter sans doute sur les progrès du wokisme de par le monde. A l'allure où ça va, la cancel culture risque d'effacer leur nom des manuels d'histoire. Bon, on prend la pose en signant le registre des condoléances, et surtout pourvu que le stylo ne fuie pas ! Bloody century ....