"WE ARE SUCH STUFF AS DREAMS ARE MADE ON, AND OUR LITTLE LIFE IS ROUNDED WITH A SLEEP". La citation de Shakespeare qui inaugure mon blogue résume magistralement ma vision de l'existence humaine. Nous sommes faits de l'étoffe des songes, et notre courte vie se clôt par un long sommeil. Alors, plutôt que de rêver notre vie, vivons nos rêves! Et faisons éclater en infimes particules de sens jubilatoires le monde qui nous entoure.
lundi 2 septembre 2013
Etrangement, Les tabous ont une aptitude à fondre comme neige au soleil en été , alors
qu' ils croissent comme l herbe folle pendant la période hivernale. Pour s en rendre compte , Il n y a qu à se hasarder sur les plages de l île de Beauté , où Phoebus règne en maitre incontesté , et où Venus détrône la chaste Diane .Alors qu en temps normal, la pudibonderie abonde et que l on détourne le regard si les seins d une femme ont la hardiesse de réclamer une attention trop soutenue , il n en est plus rien quand le temps béni des vacances nous sourit. Il suffit de traverser La frontière invisible entre l espace urbain et l espace de la plage pour que l urbanité tombe aux oubliettes et que la femme acquière le droit de libérer sa poitrine . Heureusement qu' au siècle de Molière , les stations balnéaires n avaient pas encore vu le jour , car l on rirait au nez de Tartuffe s il prononçait sa célèbre tirade .
Sur ces étendues de sable où se côtoient les corps à demi nus, l œil est convié à un festin visuel sans précèdent. Qu on le veuille ou non, Nous sommes tous contraints de devenir voyeurs , mais des voyeurs exigeants . Car gare aux imprudentes qui auraient eu la maladresse de se négliger ! Les poignées d amour, on n a guère envie de s'y agripper. À moins d être au bord de la noyade et ne plus savoir à quel "sein" se vouer. Mais que l on ne se méprenne pas! Nous n épargnons pas non plus les addicts des salles de sport , surtout quand elles essaient de dissimuler leur peu d attrait physique par des tablettes de chocolat .
La plage, c est aussi l occasion de pratiquer la commisération. Surtout envers celles qui sont affligées de ptôse mammaire, de culotte de cheval ou de mollets hypertrophiés . Vous
l' aurez compris, les baignades nous offrent l opportunité de dresser la cartographie du corps dans tous ses états , ce corps que l on s'applique , l'année durant , à parer de mille artifices , et qui se venge en se mettant à nu sous les pleins feux de l'astre solaire.
Mais sitôt que l écume de Septembre emporte avec elle les derniers estivants, le tocsin se fait entendre. La peste soit de l exhibitionnisme! Le puritanisme est de mise dès que la météorologie commence à faire grise mine. Il nous faut reprendre nos esprits, mettre au pain sec nos yeux repus de cette orgie de corps si fellinienne . Car Les sirènes joueuses ont tôt fait de déserter les côtes pour regagner les profondeurs marines, abandonnant à leur triste sort des maris indignes se sentant soudain le pied marin... Et l on se prend à rêver aux Bluebell Girls du Lido parisien , ou au beau Tadzio du Lido vénitien , pointant du doigt ,dans une posture langoureuse, les siècles de débauche à venir, quand la décadence enfantera des monstres et que les tabous reposeront à jamais dans les tombeaux de notre civilisation défunte .
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