"WE ARE SUCH STUFF AS DREAMS ARE MADE ON, AND OUR LITTLE LIFE IS ROUNDED WITH A SLEEP". La citation de Shakespeare qui inaugure mon blogue résume magistralement ma vision de l'existence humaine. Nous sommes faits de l'étoffe des songes, et notre courte vie se clôt par un long sommeil. Alors, plutôt que de rêver notre vie, vivons nos rêves! Et faisons éclater en infimes particules de sens jubilatoires le monde qui nous entoure.
mercredi 19 mars 2014
Trouver "chaussure" à son pied n'est pas chose aisée et relève parfois du parcours du combattant . Il nous arrive souvent de piétiner sur place , voire même de trépigner . Car ce n'est pas tout de trouver la bonne pointure . Il faut aussi que "la chaussure" soit à notre goût . Pour couvrir la distance entre ce qui " nous va " et ce qui " nous va bien ", il est parfois nécessaire de chausser des bottes de sept lieues . Car ce qui correspond à nos mensurations socio-economico-culturelles n'est pas toujours ce qui répond à nos aspirations psychiques les plus profondes . Plus que dans tout autre domaine, notre subjectivité entre en ligne de compte.
Peu d'entre nous semblent avoir conscience que c'est le regard que nous portons sur la vie qui préside au choix de notre partenaire . Pour certaines, il importe, avant tout, de trouver un compagnon qui tienne la route , car elles pressentent que le chemin à parcourir sera une trajectoire longue et sinueuse . En préférant de prosaïques godillots à de vertigineux stilettos , elles privilégient la sécurité aux dépens du risque , les randonnées paisibles aux expéditions à rebondissements .
Pour d'autres, le primat est accordé à l'originalité , indissociable d'un certain esprit de liberté .Ce sont les aventurières , celles qui n'ont pas peur des traversées en haute mer . Ce n'est pas un compagnon qu'elles veulent prendre au lasso pour le regarder trottiner dans leur pré carré , mais un flibustier pilleur de cœurs qui leur fera respirer à pleins poumons l'air du grand large, et leur fera découvrir des terres inexplorées.
La troisième catégorie regroupe celles qui préfèrent marcher pieds nus . Elles ont testé godillots ou stilettos par le passé. La randonnée leur a donné de la corne au pied , et les traversées en mer , la nausée . Alors elles préfèrent s'en passer et emprunter des sentiers balisés , pour éviter de se blesser, et voir la vie du bon côté . Qui pourrait les en blâmer ? Vouloir être solitaire , n'est ce pas faire preuve de caractère ?
D'ailleurs , un jour ou l'autre , les accros du godillot ,comme les pros du stiletto, en viennent à la même conclusion : il y a quelque chose de pourri au royaume des damnées marques. Les hommes passent si souvent de mode. Alors elles se tournent vers un modèle d'un tout autre genre : la pantoufle . Pas celle de vair. Pour croire à Cendrillon et à la métamorphose d'un potiron, il faudrait vraiment ne plus tourner rond. Ce qu'elles reluquent avec envie , c'est ce modèle intemporel , indémodable et inusable : la charentaise !
Ce chausson de pure laine, pur produit du Grand Siècle, est l'embarcation favorite des femmes du vieux monde , qui ne la quitteront plus que pour prendre place sur la barque de Charon, pour leur ultime voyage vers un nouveau monde . Finis les godillots patauds pour courir après les pèquenots! Exit les stilettos des catwalk pour faire du pied aux machos ! Après ça , on ne pourra plus dire, comme Forrest Gump , que " La vie, c'est comme une boite de chocolats. On ne sait jamais sur quoi on va tomber." Non. Vous l'aurez compris, la vie , ce n'est pas UNE, mais DES boites de chaussures. On ne sait jamais sur quoi on va tomber. Alors , le mieux , c'est de les retirer . Pour éviter de se faire mal aux pieds.
dimanche 16 mars 2014
De tous les maux dont la nature accable le beau sexe , la pilosité est le plus honni . On lui livre une guerre sans merci. Rasoir , crème dépilatoire , cire ou laser , tous les moyens sont mis en œuvre pour l'éradiquer. Aucune zone de l'épiderme n'est épargnée , de la plus cachée à la plus exposée . Le poil est pourchassé et l'on ne fait pas de quartier!
Même certains représentants du sexe opposé ont été acquis à la cause . Ils ont compris que pilosité ne rimait pas forcément avec virilité . Et l'on ne va pas s'en plaindre . Il est certes plus plaisant de voir trottiner , sur un tapis de course , un athlète à la peau huilée , qu'un bonobo cloné . Entre l'homme de Vitruve et l'homme des cavernes , il n' y a pas à hésiter .
Sauf qu'une nouvelle peuplade a décidé de prendre le contrepied et de crier haro sur la peau glabre . Les apôtres du corps lisse se sont donc vus concurrencer par les chantres du "tout poil". Ces übersexuels ont fait du port de la barbe leur cheval de bataille . Certains dépensent des sommes colossales pour des implants pileux , rendant le commerce du poil plus que florissant .
La bonne nouvelle , c'est que cette manie naissante a engendré un tourisme d'un tout autre genre . Des cliniques à bas prix appâtent les dignes descendants des muscadins thermidoriens. Le tout est de ne pas se tromper de destination. En Turquie , c'est l'implant de la moustache qui fait rage. Fine ou bien fournie, il ne faut pas se tromper , car elle en dit long sur l'appartenance politique de celui qui l'arbore . Au Maroc, ce sont les greffes capillaires qui sont à l'honneur. Il n'est plus rare , à Marrakech , de rencontrer des colonies de crânes chauves aux abords de la place Jemaa-el-Fna.
Fort heureusement, nous , les femmes , ne sommes pas affligées de ce dernier fléau . Du coup , cela permet aux pseudo célébrités de se démarquer de leurs congénères d'une façon moins conventionnelle . Elles n'ont qu à se raser la tête. À défaut d'être beau , le geste attire les badauds et charme les beaufs. Une autre astuce pour alimenter les ragots est de s'orner la face de sourcils à la Frida Kahlo . Histoire de faire plus bobo.
Comme quoi , poils ou cheveux peuvent parfois servir les différents intérêts des bienheureux de ce monde . Instrument de séduction ou de rébellion, la pilosité est tour à tour courtisée ou vouée aux gémonies . Après les Métro sexuels , dont la trichotillomanie n'est plus à prouver , voici la génération spontanée des übersexuels . À cette allure , Je crains que le bonobo , que je décriais tant , ne bénéficie bientôt d'un retour en grâce . Après tout, ne dit-on pas que l'homme descend du singe?
mercredi 12 mars 2014
Inconstance , quand tu nous tiens ! Que l'on soit femme ou homme , nous sommes tous , à des degrés divers , tentés par le démon du changement . Et à vrai dire , qui peut nous en blâmer ? La mutabilité est inscrite dans nos gènes . Ne serait-ce que biologiquement . Notre corps se transforme , bon gré mal gré , au fil de notre vie . Les avancées de la science nous permettent même , maintenant , de le modifier au gré de nos envies.
Prenons l'exemple des femmes .Il leur suffit d'un coup de scalpel pour que les hypotrophies mammaires soient converties en hypertrophies . Idem pour les postérieurs . Quitte à ressembler à Vénus , autant ressembler à une Vénus callipyge. Certes la tâche est moins aisée si l'on veut rivaliser avec Minerve . Curieusement , les chirurgiens n'ont jamais cherché à mettre au point d' implants neuronaux . On les comprend . Imaginez la tête des hommes si des hordes de femmes pourvues d'un QI hors-norme , en plus de seins énormes , déferlaient dans leur vie. Ils en perdraient la tête .
Parlons-en, de la tête . De toutes les parties du corps , c'est celle qui nous donne le plus de fil à retordre . Faire la tête , se prendre la tête , avoir la grosse tête , tout est bon pour l'invoquer , moins pour le meilleur que pour le pire . Alors il est compréhensible qu'on veuille en changer , de tête . Façon de parler , car , quoi qu 'on fasse , elle reste bien sur nos épaules , et ce n'est pas plus mal. La décollation , certaines l'ont testée en des temps troublés ; bien malgré elles . Elles n'en sont jamais revenues ...
Le changement auquel je fais référence ici ne s'opère qu'aux mains de spécialistes . Leur outil n'est pas un couperet , mais une paire de ciseaux . Et leur matériau , la fibre capillaire . Quand rien ne va plus dans notre vie, c'est bien connu, nous en imputons la cause à notre chevelure. Normal qu'on n'ait plus envie de sourire et qu'on fasse la tête à tout le monde. Il n'y a qu'à voir notre tête. Même notre miroir se lasse de nous renvoyer la même image. Alors on opte pour la solution de la dernière chance. On se dit que contrairement à Samson, notre force ne nous vient pas de la longueur mais de la coupe de nos cheveux. Alors on coupe, on ratiboise, on tond , pour les plus audacieuses. Et on se sent mieux. On sourit à nouveau à la vie.
Mais on se rend vite compte que le mal est plus profond, et que changer de coiffure n'est qu'un pis aller . Alors on fait des coupes plus claires . On se dit qu'on a qu'une vie et qu'on aurait tort de la gaspiller avec des gens qui n'en valent pas la peine. Alors on coupe les ponts avec certains, pour en établir avec d'autres. Puis on change d'alimentation , parfois d'habitation. Pour les plus téméraires, on change de profession . Et puis on se rend compte que ça ne va toujours pas comme on veut . Alors on se tourne vers la méditation . Si ça ne suffit pas , on change de religion. Mais au bout du compte , rien n'a changé . La terre ne s'arrête pas de tourner , et nous , on a la tête qui tourne .
Alors on ne se prend plus la tête . On finit par se poser , et cesser de se poser des questions . On devient philosophe . Changer pour qui ? Changer pour quoi ? On comprend, qu' après tout , il y a toujours une Minerve qui sommeille en nous .Au diable les implants !On comprend que la vie se charge elle-même de nous changer sans qu'on ait besoin de faire quoi que ce soit pour cela . Et on se met à attendre . On ne sait pas vraiment qui . On ne sait pas vraiment quoi . Mais on est sûr d une chose , c'est qu'à un moment ou à un autre , on le vivra, ce grand changement. Et comme le plongeur de Paestum , on fera le grand saut pour entrer dans un monde gouverné par l'immutabilité et le silence .
dimanche 9 mars 2014
"O rage ! O désespoir ! O vieillesse ennemie ! ", c'est le refrain que, toutes, nous entonnons quand notre miroir , jusque-là allié fidèle
dans notre combat contre les dissonances esthétiques , passe subitement
dans le camp adverse . De ce jour-là, nous
nous en souvenons toutes . Et notre consternation est aussi grande que
celle ressentie par la méchante reine quand elle apprend que Blanche-Neige est plus belle qu'elle . Que le héraut de notre beauté ose nous
trahir et nous renvoyer le reflet de l'aube de notre décrépitude, cela
ne s'oublie pas . La première ride ! Autant dire que notre ego subit un
choc sismique . La vieillesse grimaçante,
traîtresse parmi les traîtresses , se serait donc invitée à la table des réjouissances pour
nous narguer ouvertement ? Qu'à cela ne tienne! Il en faut plus pour
nous abattre .
Le premier réflexe est de partager son émoi avec d'autres que soi , en espérant être consolée et conseillée par la bonne copine , celle qui fait toujours semblant de compatir à nos histoires de cœur et qui nous rappelle , avec raison, que les hommes ne savent pas ce qu'ils perdent quand ils vont voir ailleurs . Seulement , voilà... Un homme de perdu , c'est beaucoup moins important qu'une ride apparue . Et puis, la bonne copine, on ne sait pas si elle va tenir sa langue . Et un problème aussi grave que la dégénérescence cutanée , cela ne s'aborde pas à la légère . Alors on préfère garder le secret pour soi. On se palpe le visage , on scrute la moindre parcelle de l'épiderme en essayant de débusquer un dégât collatéral. Et on fulmine contre cette ride intempestive qui nous fait soudainement perdre le sommeil et nous poser des questions existentielles . Quelle est cette ride ? D'où vient cette ride ? Où va cette ride ?
Dès lors commence notre quête fébrile du remède miracle pour piéger la hideuse ennemie. Magazines féminins , émissions télévisuelles , publications électroniques , tout y passe . La traque à l'élixir de jouvence ne fait que commencer . Les conseillères beauté se parent soudain d'une aura inégalable . On boit leurs paroles comme on sirote un nectar. Avec délectation. Elles susurrent à notre oreille les bienfaits d'un produit censé réhydrater , nourrir, redensifier , repulper et raffermir notre peau malmenée par le temps . On s'étonne qu'elles n'aient besoin que d'un simple regard pour diagnostiquer nos carences cutanées et délivrer un diagnostic aussi pointu . Mais on leur fait confiance. Elles sont notre seule planche de salut.
On découvre aussi un jargon inconnu , une évocation traumatisante des périls à venir qui nous fait frémir et blêmir . Ne voilà t' il pas que plane sur nous la menace des pattes d'oie et de la ride du lion ? Pourquoi , diantre , fallait-il que Le roi des animaux soit associé à notre déclin ? Passe encore le palmipède , qui , soit dit en passant , se venge comme il peut du gavage que lui font subir certains éleveurs , mais que le majestueux mammifère à la crinière opulente ricane à nos dépens , c'en est trop! Que dire des expressions imagées de la "vallée des larmes " ou des " plis d'amertume"! Elles parlent d'elles-mêmes . Quant au " sillon nasogénien " , laissez- moi vous dire qu'il mériterait une autre dénomination . Notre peau si délicate , labourée comme un champ de betteraves ? Un peu de poésie , de grâce ! Comment voulez- vous , après cela , que la vieillesse soit accueillie à bras ouverts!
On dit qu'elle rime avec sagesse , mais cela est loin d'être le cas pour tout le monde . Il n'y a qu'à observer le comportement de certaines de nos congénères , qui accordent , à tort ou à raison , peu de crédit au discours sirupeux des pourvoyeuses de crèmes et onguents miraculeux . Quitte à ressembler à un animal, elles préfèrent opter pour les souris de laboratoire , et se laisser piquer et inciser par les mains de praticiens âpres au gain . Elles n'ont peur de rien . Sauf de la ride . Pour s en débarrasser , elles sont prêtes à déshériter leurs rejetons . Même celles qui ont un pied dans la tombe en usent et en abusent . Peut-être espèrent-elles retarder leur dernière heure en faisant croire au Tout-Puissant qu'elles sont moins mûres qu'il n'y paraît ?
Dieu me préserve d'appartenir à cette catégorie-là. D'abord parce que j'aime trop ma fille pour la déshériter , ensuite parce que jouer avec l'acide hyaluronique ou botulique ne me tente guère . Quant au bistouri , je suis décidément trop douillette . Alors je préfère observer l'écoulement des saisons , écrire des billets doux à l'élu de mon cœur , et me souvenir que mon miroir reflète moins la beauté de mon visage que celle de mon âme . Je serai ainsi sûre qu'au jour de mon trépas , les anges m'accueilleront à bras ouverts , avec ou sans rides .
jeudi 6 mars 2014
Pas besoin d'aller en Perse , d'ailleurs , pour prendre la mesure de la subtile sophistication que l'élaboration d'un mot de passe requiert . Comme si nous n'en avions pas assez de mémoriser le code de notre carte bancaire , ou celui , non moins vital, du portail de notre immeuble, notre mémoire est mise à contribution pour assimiler de nouveaux mots de passe chaque fois que l'envie nous en prend de naviguer sur la Toile . Et, bien évidemment, la sobriété n'a pas droit de cité . Il faut faire preuve d'inventivité et surtout persévérer afin que le password créé soit finalement agréé par le haut conseil de sécurité , sous peine de devoir recommencer . Que l'on soit membre d'un réseau social , client d'un e-commerce , participant d'un jeu en ligne ou d'un forum, il nous faut sans cesse montrer patte blanche sous peine d' être privé du droit d'entrée dans la vaste communauté virtuelle. Et à chaque site visité correspond un identifiant assorti d'un mot de passe bien particulier . Autant dire qu'une faille de notre mémoire peut nous être fatale .
Heureusement, pour nous éviter certains affres et récupérer le fameux sésame, notre adresse électronique nous offre un refuge imparable . Grâce à elle , nous pouvons nous autoriser certains oublis . Elle est un peu le Shazam de Captain Marvel: comme pour le super-héros, elle nous dote de pouvoirs prodigieux , mais il arrive malheureusement que nous n'en ayons pas toujours la maîtrise . Les portes qu'elle nous ouvre ont parfois bien du mal à se refermer . Et on a beau invoquer le Génie de la lampe d'Aladin , rien ne parvient à endiguer le flot incessant de courrier indésirable qui inonde notre messagerie . Quoi qu'il en soit, sans son précieux secours , nous serions bien obligés de battre en retraite , car elle tient le rôle de sentinelle dans la forteresse de mots de passe qui assurent la sécurité de nos pérégrinations virtuelles.
Sécurité, enfin , si l'on veut... Car mot de passe ou pas , certains bandits n'y vont pas par quatre chemins : ils se font un plaisir d' entrer par effraction dans notre caverne d'Ali Baba , soit pour y dévaliser notre compte en banque , soit pour y espionner notre intimité . Vol ou viol , le crime demeure trop souvent impuni , d'autant que les brigands agissent toujours à distance et sans éveiller la moindre méfiance . De vrais prestidigitateurs ! Ni chapeau ni lapin. Abracadabra! il leur suffit d'un clic de souris pour que tous nos avoirs se volatilisent sans laisser aucune trace .
Comme quoi les mots de passe , ça ne résiste pas aux tours de passe passe . Alors à quoi bon passer son temps à en changer constamment ? D'autant qu'au sein de la compagnie des caractères alphanumériques , il y a de quoi faire . Surtout depuis que les majuscules viennent d'entrer dans la danse et font un pied de nez aux minuscules qui, auparavant, menaient la ronde . Le pire est à craindre . Faisons un signe de croix en espérant que les diacritiques souscrits et suscrits soient proscrits de cette cavalcade infernale . Quant à la ponctuation, si elle s'y met aussi , nous voilà bons pour Charenton ! Il ne nous restera plus qu'à nous empiffrer de graines de sésame pour fortifier notre mémoire et à crier "Ô Shazam, Ô désespoir" ...
vendredi 28 février 2014
Faux et archi-faux ! Tout d'abord parce que l'objet flottant aux couleurs variées ne constitue nullement le support indispensable à l'exercice de cette activité . Il peut ne pas être utilisé du tout s'il ne s'inscrit pas dans le projet pédagogique du maître-nageur . Ensuite parce que les adeptes, pour l'essentiel féminines, de cette pratique, sont de tout âge et de tout horizon , pourvu qu'elles ne soient pas sujettes à des crises d'aquaphobie . Ce dont on ne parle jamais et qui devrait accroître le prestige des aquagymnastes, c'est le défi qu'elles relèvent chaque fois qu'elles s'immergent dans une eau dont la température est loin d'avoisiner celle des mers tropicales . Il faut être , en effet , fort courageuse en plein hiver, pour oser affronter , non pas vents et marées , mais l'élément aqueux fortement chloré dont le contact glacial hérisse le poil sans parler du sourcil . De deux choses l'une: soit, par souci d'économie, les gérants de clubs ont décidé de serrer les cordons de la bourse en chauffant moins l'eau des bassins , soit , animés par un soudain altruisme, ils ont estimé que la chaleur était néfaste à la fermeté du tissu épidermique .
Quoi qu'il en soit , ce n'est pas la faible étendue du maillot de bain "une pièce" qui peut préserver le corps de l'inévitable choc thermique , une fois franchie l'étape du pédiluve et de la douche préliminaire . Car il est certaines contraintes auxquelles l'on ne saurait se soustraire , sous peine d'encourir la désapprobation générale . Le port du bonnet en est une . Enfin, du couvre-chef , devrait-on dire . Car s'il est interdit à la chevelure d'entrer en contact avec l'eau , hygiène oblige , toutes les fantaisies sont permises du moment que la masse capillaire demeure cachée à la vue . De la charlotte peu seyante à la surchaussure peu attrayante , tout y passe . Les plus élégantes , dont j'ai la faiblesse de faire partie , ont opté par un bonnet en lycra bicolore agrémenté d'un camélia sur le côté . Histoire de faire flotter sur l'onde bleutée l'ombre de Coco et du style art déco .
Mais gare à celles qui pensent que leur coquetterie leur épargnera de fournir certains efforts . Le maître-nageur veille à instaurer une cadence soutenue , et la discipline est de rigueur . Il encadre son escadron de nageuses avec une énergie redoutable : montée de genoux, sauts groupés, enchaînements talons -fesses, torsions du bassin, rotations à 360 degrés, battements de jambes , pieds en flexion puis en extension, moulinets de bras , chaque membre est sollicité avec intensité . Et un savant dosage entre l'amplitude des mouvements et leur fréquence s'impose. Il faut dire que l'éventail est large entre les activités proposées . Aqua slim, Aqua crunch, aqua running, Aqua fitness, Aqua punching, aquacycling , Aqua palming, et même Aqua Zumba, il y en a pour tous les goûts !
Vous comprendrez , qu'après 45 minutes de gesticulations effrénées sur les rythmes endiablés de techno trance ( au cas où l'on aurait une subite envie de piquer de la tête ), point d'électrocardiogramme plat ! Les aquagymnastes ne manquent pas d'avoir la frite ! Et pas besoin de l'avoir sous les bras pour faciliter le travail des sacrosaints abdos ! Les irréductibles que nous sommes sont prêtes à avaler la tasse plutôt que d'être taxées de mauviettes . C'est que nous avons une haute idée de nous-mêmes . Interdiction de nous apitoyer sur notre sort! Il va sans dire que les grimaces sont proscrites. Alors , de grâce , bannissons à jamais de l'inconscient collectif cette image dégradante de l'objet oblong en mousse auquel s'agrippent des flopées de ménopausées ! Et rendons , une fois pour toutes , à la gymnastique aquatique , ses lettres de noblesse! Elle en a bien besoin.
mardi 25 février 2014
On croit souvent à tort que le virtuel , par son aspect immatériel, est
le paradis sur terre , une version ouatée du monde réel où l'on côtoie
des anges et qui nous préserve des accrocs de la vie. C'est oublier trop
vite que les anges en question ne sont que trop humains , et qu' en leur
sein se cache une catégorie non négligeable de désaxés , escrocs en
tout genre et pervers de tout poil. D'une part, parce que , en dehors
de l'usage purement professionnel que l'on peut faire d'internet, il est
assez rare de ne pas avancer masqué. L'internaute fait sienne la devise
de Descartes " larvatus prodeo" , et dissimule son identité sous
autant de pseudos qu'il lui chaut . D'autre part, parce que la Toile ,
de par son étendue insondable, est un terrain de jeu idéal pour les
esprits malins , dans les deux sens du terme, désireux de jouer des
tours aux plus naïfs d'entre nous . Du script kiddie au hacker professionnel , les pirates sont légion.
Il en découle que ce paradis artificiel devient vite un enfer si l'on ne s'entoure pas des précautions nécessaires . Il faut être inconscient , en effet , pour ne pas s'armer d'un pare-feu , bouclier indispensable pour lutter contre les intrusions malveillantes . Sans lui, les cyber-attaques peuvent être fatales . On frémit rien qu'à songer aux menaces qui planent sur nos chères données . Virus, ver, cheval de Troie ou bombe logique , le hacker ne recule devant rien . Dans le royaume des ondes électroniques , on assiste à une guerre bactériologique d'une ampleur inégalée . Si vous n'y prenez pas garde , votre ordinateur se transforme en " machine zombie ", pilotée par un pirate de haut vol envoyant à vos contacts des messages allant du plus vénal au plus obscène . Les plus crédules , quant à eux , font les frais du phishing , en accordant leur confiance à des sites clones créés dans le seul but de s'approprier leurs informations bancaires .
Cet espionnage électronique est d'ailleurs une manne pour les époux trompés. Plus besoin de recruter de détectives pour prendre en filature un conjoint suspecté du délit d'adultère , ou de soumettre l'infidèle au test du polygraphe . Toute l'astuce réside dans le décryptage du mot de passe de la messagerie , pièce maîtresse sur l'échiquier de la vérité . Or les trois questions secrètes censées monter la garde, comme le tricéphale Cerbère , à l'entrée du Panthéon de vos confessions , n'ont aucun secret pour qui partage votre vie. La faute en est aux analystes-programmeurs qui font hélas preuve, en cette occasion, d'un manque cruel d'anticipation . Il faut être amnésique pour ne pas se souvenir du nom de votre animal préféré ou de la ville où vous êtes né(e)...
Autre danger , et non des moindres, le pillage éhonté des images auxquels se livrent des internautes peu scrupuleux. La tentation est grande , pour certaines d'entre nous , d'exposer leurs appâts sur les réseaux sociaux , histoire de faire grimper leur cote de popularité . Mais quelle n'est pas leur stupeur quand elles apprennent , un jour , qu'elles figurent sur certains sites dits spécialisés, attisant la lubricité de mâles en mal d'activité sexuelle. De starlette à porn star, elles font le grand écart . Une gloire dont elles se seraient probablement passé...
Il est un autre fléau dont on se passerait volontiers avec délices , même s'il est moins nocif que les précédents . L'envoi de spams! Quand on connaît l'origine du mot (marque de corned beef en conserve ) , on comprend mieux pourquoi ce mets peu ragoûtant nous reste sur l'estomac . Ce pourriel publicitaire nous pourrit bien la vie à nous , les femmes , surtout lorsqu'il affiche un sexisme non politiquement correct tant il vise essentiellement un public masculin . Car a -t-on décidément besoin de Viagra? Ressentons-nous l'envie de tchatter avec des créatures dénudées via webcam? Encore un champ d'action où les Femen feraient bien de s'illustrer ...
Moi qui vous parle , je fus victime récemment , ainsi que des millions d'autres blogueurs , d'un bug sans précédent dont la virulence a engendré une semaine de nuits blanches dans la communauté informatique Google . La cause de cette panique généralisée fut l'ajout d'un widget à l'allure angélique , mais possédant une force de frappe égale à celle d une arme de destruction massive . Imaginez le désarroi de millions de Geeks privés du droit d'accès à leur blog, pestant dans toutes les langues contre ce virus qui leur faisait un pied de nez en ouvrant des fenêtres pop-up en cascade. De quoi perdre son sang-froid ! Cela a eu ,au moins, le mérite de me dissuader de jouer les apprenties sorcières à l'avenir, et de contempler les effets dévastateurs du virtuel dans le réel . Rien ne sert de bloguer, il faut sauvegarder à point !
Il en découle que ce paradis artificiel devient vite un enfer si l'on ne s'entoure pas des précautions nécessaires . Il faut être inconscient , en effet , pour ne pas s'armer d'un pare-feu , bouclier indispensable pour lutter contre les intrusions malveillantes . Sans lui, les cyber-attaques peuvent être fatales . On frémit rien qu'à songer aux menaces qui planent sur nos chères données . Virus, ver, cheval de Troie ou bombe logique , le hacker ne recule devant rien . Dans le royaume des ondes électroniques , on assiste à une guerre bactériologique d'une ampleur inégalée . Si vous n'y prenez pas garde , votre ordinateur se transforme en " machine zombie ", pilotée par un pirate de haut vol envoyant à vos contacts des messages allant du plus vénal au plus obscène . Les plus crédules , quant à eux , font les frais du phishing , en accordant leur confiance à des sites clones créés dans le seul but de s'approprier leurs informations bancaires .
Cet espionnage électronique est d'ailleurs une manne pour les époux trompés. Plus besoin de recruter de détectives pour prendre en filature un conjoint suspecté du délit d'adultère , ou de soumettre l'infidèle au test du polygraphe . Toute l'astuce réside dans le décryptage du mot de passe de la messagerie , pièce maîtresse sur l'échiquier de la vérité . Or les trois questions secrètes censées monter la garde, comme le tricéphale Cerbère , à l'entrée du Panthéon de vos confessions , n'ont aucun secret pour qui partage votre vie. La faute en est aux analystes-programmeurs qui font hélas preuve, en cette occasion, d'un manque cruel d'anticipation . Il faut être amnésique pour ne pas se souvenir du nom de votre animal préféré ou de la ville où vous êtes né(e)...
Autre danger , et non des moindres, le pillage éhonté des images auxquels se livrent des internautes peu scrupuleux. La tentation est grande , pour certaines d'entre nous , d'exposer leurs appâts sur les réseaux sociaux , histoire de faire grimper leur cote de popularité . Mais quelle n'est pas leur stupeur quand elles apprennent , un jour , qu'elles figurent sur certains sites dits spécialisés, attisant la lubricité de mâles en mal d'activité sexuelle. De starlette à porn star, elles font le grand écart . Une gloire dont elles se seraient probablement passé...
Il est un autre fléau dont on se passerait volontiers avec délices , même s'il est moins nocif que les précédents . L'envoi de spams! Quand on connaît l'origine du mot (marque de corned beef en conserve ) , on comprend mieux pourquoi ce mets peu ragoûtant nous reste sur l'estomac . Ce pourriel publicitaire nous pourrit bien la vie à nous , les femmes , surtout lorsqu'il affiche un sexisme non politiquement correct tant il vise essentiellement un public masculin . Car a -t-on décidément besoin de Viagra? Ressentons-nous l'envie de tchatter avec des créatures dénudées via webcam? Encore un champ d'action où les Femen feraient bien de s'illustrer ...
Moi qui vous parle , je fus victime récemment , ainsi que des millions d'autres blogueurs , d'un bug sans précédent dont la virulence a engendré une semaine de nuits blanches dans la communauté informatique Google . La cause de cette panique généralisée fut l'ajout d'un widget à l'allure angélique , mais possédant une force de frappe égale à celle d une arme de destruction massive . Imaginez le désarroi de millions de Geeks privés du droit d'accès à leur blog, pestant dans toutes les langues contre ce virus qui leur faisait un pied de nez en ouvrant des fenêtres pop-up en cascade. De quoi perdre son sang-froid ! Cela a eu ,au moins, le mérite de me dissuader de jouer les apprenties sorcières à l'avenir, et de contempler les effets dévastateurs du virtuel dans le réel . Rien ne sert de bloguer, il faut sauvegarder à point !
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