Moi qui voue une passion aux paradoxes , je dois dire que je suis servie
, depuis que nous naviguons sur l'océan de la mondialisation . Si notre
planète est devenue un village , inversement le "village" dans lequel
nous vivons est devenu une planète . Car les habitants qui le peuplent,
aussi proches qu'ils puissent être de nous géographiquement , sont
aussi éloignés de nous que les occupants d'une galaxie lointaine .
Prenons l'exemple de nos voisins . Connaissez-vous les vôtres ? Pas si
sûr. Peut-être certaines circonstances fâcheuses vous ont-elles mis en
présence de l'un d'entre eux. Un dégât des eaux , vraisemblablement, ou
quelque nuisance sonore nocturne , submergeant votre désir de plonger
dans cette phase de sommeil que l'on nomme paradoxal . Une chose est
sûre , vous n'avez , après cela , aucune envie de les rencontrer à
nouveau . Ni sur terre , ni au ciel . Et pour cause. Ils sont le miroir
de la réalité humaine que vous tentez de fuir aussitôt rentrés chez vous
.
En revanche, vous avez plus de mal à vous passer de la compagnie d'internautes invisibles, même s'ils sont trop volubiles .
Après tout , vous pouvez les laisser pérorer autant qu'ils le souhaitent .
Ils n'exigent de vous aucun effort . Et si vous jugez qu'ils
manifestent une volonté d'ingérence un peu trop marquée dans votre vie , il vous suffit de les éliminer de votre salon virtuel en un clic . Pourquoi
donc s'en priver ? Point de compte à rendre . Au diable la
susceptibilité ! D'ailleurs , vous ne connaissez d'eux que ce qu'ils
veulent vous montrer , et ils se gardent bien de promouvoir leurs
failles.
Un de perdu , dix de retrouvés, dit le proverbe , sauf que la boulimie
ambiante d'échanges, qui ne manque pas de nous contaminer, nous oriente plus vers le millier que la dizaine .
Ce ne sont plus des salons virtuels dans lesquels nous causons, mais
des quais de gare . Que dis-je ! Des aéroports internationaux , car , il
faut bien le reconnaître, l'on ne véhicule plus notre pensée dans
notre langue vernaculaire . Il y a des lustres que cette dernière a
perdu de son lustre , éclipsée par sa voisine d'outre-Manche. Et si l'envie de communiquer avec des Lapons nous en prend, et que le gap
langagier devient trop difficile à combler , reste le recours aux
pictogrammes , plus connus sous le nom d'emoticons , ou , pour les plus
sophistiqués , d'emojis.
Mais la multiplicité des échanges et des langages ne peut masquer une
vérité unique. Quand bien même nous converserions avec les trois quarts
de la planète , nous n'en serions pas moins acculés à une solitude
sidérale devant nos écrans numériques. Repliés dans un confort fœtal ,
aspirant à redevenir des embryons , nous nous croyons immergés dans la
matrice maternelle alors que nous nous asphyxions dans la Matrix
virtuelle . Malraux avait raison : " Le XXIème siècle sera religieux ou ne sera pas ", à ceci près que le Dieu que nous avons choisi ne nous relie pas
entre nous , mais nous lie inextricablement à nous-mêmes , et nous condamne à vivre dans
un néant relationnel des moins salutaires.
"WE ARE SUCH STUFF AS DREAMS ARE MADE ON, AND OUR LITTLE LIFE IS ROUNDED WITH A SLEEP". La citation de Shakespeare qui inaugure mon blogue résume magistralement ma vision de l'existence humaine. Nous sommes faits de l'étoffe des songes, et notre courte vie se clôt par un long sommeil. Alors, plutôt que de rêver notre vie, vivons nos rêves! Et faisons éclater en infimes particules de sens jubilatoires le monde qui nous entoure.
jeudi 21 novembre 2013
dimanche 17 novembre 2013
Une
vie sans saveur ne vaut la peine d'être vécue . Et le sel de la mienne ,
c'est le chocolat ! Ah , que ne ferais-je pas pour me procurer quelques grammes
de douceur dans ce monde de brutes ! Je le confesse , je vendrais mon
âme au diable plutôt que de résister à l'appel de ce puissant
aphrodisiaque ! Et mon foie a beau me couvrir d'anathèmes et ma raison d'imprécations , je ne condescends jamais à excommunier ce divin aliment
du temple de ma gourmandise .
Il faut dire qu'il possède un don de thaumaturge . Ses vertus curatives ne sont plus à prouver .Croquez-en un carré et les vapeurs naissantes de la mélancolie se dissipent. C est un vrai miracle ! Mais les charlatans de ce monde préfèrent prescrire aux cervelles embrumées des pilules du bonheur au goût bien amer . Bien mal leur en prend ! Ils n'ont pas encore compris que la guérison de l âme est affaire d'alchimie et non de chimie . Un dosage de molécules , si savant soit-il , n'a jamais guéri personne . Et le plus réputé des comprimés ne peut rivaliser avec la sensualité d'un rocher praliné dans votre bouche ! Le cacao possède en outre la capacité de nouer des unions les plus subtiles avec d'autres ingrédients . C' est un libertin , ce chocolat . Et on le lui pardonne . Autrefois astreint à fréquenter la noisette ou l'amande , souvent décriées pour leur abord un peu trop sec, il a décidé de courtiser d'autres dames plus pulpeuses . L'orange , la menthe , la framboise ou la fraise ont donc fait leur entrée dans son sérail pour le plus grand plaisir de notre palais . Mais il ne limite pas son pouvoir de séduction à la seule sphère féminine . Il jouit également des faveurs de certains messieurs aux goûts des plus piquants . Il vit avec son temps , le chocolat , et on lui sait gré d'avoir eu , pour amants, le thym , le piment , le citron vert ou le gingembre . De ses alliances improbables sont nées des saveurs incomparables qui tirent de leur torpeur les plus blasés d'entre nous . D'autant qu'il aime nous surprendre en arborant les tenues les plus variées. Pour satisfaire certains esthètes du goût , Il aime se présenter sous la forme d'un florentin ou d'un mendiant , d'une orangette ou d'un palet . On le rencontre, sous cet aspect, dans les sanctuaires des maîtres chocolatiers de renom . Seule ombre au tableau , un rejeton vénal de sa lignée a fait sécession et vendu son âme aux chantres de la grande distribution ... Qu'importe! Cette mésalliance ne réussit pas à ternir le respect que nous lui portons . Depuis des siècles , il nous apporte ses bienfaits gustatifs . Qu'il soit chaud ou froid, fondant ou croquant, qu'il se dissimule dans des éclairs, des charlottes ou des macarons , le chocolat continue de nous envoûter . Et ce n'est pas étonnant, si l'on en croit la légende aztèque selon laquelle le dieu Quetzalcoalt , dans son immense bonté, l'offrit en récompense aux hommes pour les remercier de leur bravoure. N'est pas divin qui veut! |
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mardi 12 novembre 2013
On nous parle de la croissance exponentielle des divorces dans notre
capitale . Les statistiques l'attestent . Ouvrir un cabinet d'avocat
spécialisé dans le droit de la famille devient , dès lors , une affaire
fort rentable . En effet , les candidats au divorce ont généralement
l'imprudente impudence de demander des comptes au conjoint désireux de
rompre l'hymen . On les comprend . Perdre son statut d'époux ou d'épouse
dans notre société conservatrice , cela demande réparation. Les duels
étant proscrits , il ne reste à l'époux bafoué qu'à confier aux ténors du barreau
la mission de venger l'opprobre . Or certains groupes de réflexion ,
sans doute émus par la faillite de cette institution sacrosainte , ou
plus vraisemblablement attirés par l'appât du gain , ont trouvé une
solution infaillible pour parer à ces déballages obscènes de vie commune
lors des audiences juridiques. Et voilà que les sites de rencontres
extra-conjugales ont vu le jour !
Jusqu'à présent , les sites de rencontre ne visaient qu' un public bien particulier , celui des célibataires fraîchement largués de préférence , et comptant bien ne plus le rester en quelques clics . Il est vrai que les photos des impétrants au titre de compagnon ou compagne idéals ont de quoi laisser rêveur. Il faut séduire à tout prix , donc tous les moyens sont bons pour gommer sillon nasogénien, nez aquilin , ou calvitie naissante . La fée Photoshop s'avére une alliée de choix . Un coup de baguette magique et vous voilà doté(e)d un physique de jeune premier ou de belle ingénue du bal des débutantes . Mais bon,le grand saut du virtuel au réel , il faut bien le faire un jour . Adieu veaux , vaches , cochons , disent certaines. Enfin , pas les cochons , vu qu' il faut bien le dire , la majorité des membres masculins de ces sites n'ont en tête que la satisfaction de leur instincts les plus vils . Et ce mince détail n'a pas échappé à l'attention de certains observateurs , soucieux de redorer le blason du mariage , ou du moins de ternir celui du divorce .
Pourquoi risquer de perdre sa chemise dans des procédures juridiques coûteuses , alors qu'il suffit juste de la retirer , et rouler des mécaniques devant une complice trop contente de raviver une libido en berne ? Après tout , les deux partenaires n'ont en tête que la préservation de leur couple respectif . Ils œuvrent pour le bien de leur conjoint cocu , tout en se faisant du bien par la même occasion. Tout le monde y trouve son compte . La discrétion est assurée . Plus de péril en la demeure , le démon de midi n'est plus diabolisé , et la crise de la quarantaine , évitée . Certains hôtels ont même saisi l'opportunité au vol et conçu des forfaits d'occupation des chambres pour "rendez-vous coquins". Ils proposent ainsi aux tourtereaux de passer quelques heures à roucouler en toute impunité . Après quoi les infidèles se séparent et retournent , la conscience tranquille, dans leur logis , jouer à l'époux ou à l'épouse irréprochable .
Ne nous abusons pas . L'adultère a existé de tout temps . Qui n'a entendu parler du droit de cuissage intronisé à l'époque médiévale ? Qui n' a eu vent de l'existence des maisons closes , ou , pour parler plus vulgairement , des bordels ? Et les clubs libertins , parlons-en. Il paraît qu'ils jouissent d'un prestige grandissant auprès de certains mâles ou femelles concupiscents . Mais enfin, convenons-en , les doubles vies n'ont rien de bien glorifiant . Et les adeptes de cette pratique finissent , un jour ou l'autre , par payer un lourd tribut à leur penchant pour la dissimulation. C'est en pâture que ces monstres lubriques sont livrés à des avocats cupides et la vindicte populaire se charge de réduire à néant leur réputation .
Jusqu'à présent , les sites de rencontre ne visaient qu' un public bien particulier , celui des célibataires fraîchement largués de préférence , et comptant bien ne plus le rester en quelques clics . Il est vrai que les photos des impétrants au titre de compagnon ou compagne idéals ont de quoi laisser rêveur. Il faut séduire à tout prix , donc tous les moyens sont bons pour gommer sillon nasogénien, nez aquilin , ou calvitie naissante . La fée Photoshop s'avére une alliée de choix . Un coup de baguette magique et vous voilà doté(e)d un physique de jeune premier ou de belle ingénue du bal des débutantes . Mais bon,le grand saut du virtuel au réel , il faut bien le faire un jour . Adieu veaux , vaches , cochons , disent certaines. Enfin , pas les cochons , vu qu' il faut bien le dire , la majorité des membres masculins de ces sites n'ont en tête que la satisfaction de leur instincts les plus vils . Et ce mince détail n'a pas échappé à l'attention de certains observateurs , soucieux de redorer le blason du mariage , ou du moins de ternir celui du divorce .
Pourquoi risquer de perdre sa chemise dans des procédures juridiques coûteuses , alors qu'il suffit juste de la retirer , et rouler des mécaniques devant une complice trop contente de raviver une libido en berne ? Après tout , les deux partenaires n'ont en tête que la préservation de leur couple respectif . Ils œuvrent pour le bien de leur conjoint cocu , tout en se faisant du bien par la même occasion. Tout le monde y trouve son compte . La discrétion est assurée . Plus de péril en la demeure , le démon de midi n'est plus diabolisé , et la crise de la quarantaine , évitée . Certains hôtels ont même saisi l'opportunité au vol et conçu des forfaits d'occupation des chambres pour "rendez-vous coquins". Ils proposent ainsi aux tourtereaux de passer quelques heures à roucouler en toute impunité . Après quoi les infidèles se séparent et retournent , la conscience tranquille, dans leur logis , jouer à l'époux ou à l'épouse irréprochable .
Ne nous abusons pas . L'adultère a existé de tout temps . Qui n'a entendu parler du droit de cuissage intronisé à l'époque médiévale ? Qui n' a eu vent de l'existence des maisons closes , ou , pour parler plus vulgairement , des bordels ? Et les clubs libertins , parlons-en. Il paraît qu'ils jouissent d'un prestige grandissant auprès de certains mâles ou femelles concupiscents . Mais enfin, convenons-en , les doubles vies n'ont rien de bien glorifiant . Et les adeptes de cette pratique finissent , un jour ou l'autre , par payer un lourd tribut à leur penchant pour la dissimulation. C'est en pâture que ces monstres lubriques sont livrés à des avocats cupides et la vindicte populaire se charge de réduire à néant leur réputation .
vendredi 8 novembre 2013
Il y a certains livres que l'on n'a jamais envie de terminer tellement
l'on aime s'y calfeutrer pour échapper aux tumultes de la vie. Il y en a
d'autres que l'on n'a jamais envie de terminer car l'on en connaît
déjà la fin , et qu'elle nous chagrine . Petite fille, je m'enfuyais
quand ma mère abordait le dernier chapitre du Petit Prince . J'ai
grandi depuis , mais je refuse toujours de le lire .
C'est que j'en étais amoureuse , du Petit Prince. Il me rendait le sourire , lui et ses histoires de mouton dans le désert . Et puis son entêtement à toujours vouloir poser des questions me rappelait le mien . Je n'étais plus seule au monde . Un petit garçon aux cheveux couleur d'or , venu d'une étoile lointaine, voulait, lui aussi, percer le mystère des hommes .
Il en avait déjà rencontré , des hommes , sur d'autres planètes, après avoir quitté la sienne . Un monarque , un vaniteux, un allumeur de réverbères et un géographe , entre autres. Mais ce n'étaient pas des hommes intéressants . D'autant qu'ils ne lui accordaient pas grande attention . Ils étaient trop occupés à s'adonner à des activités incompréhensibles . Certains en avaient même perdu le sens commun.
Alors le petit prince a pris son courage à deux mains et a tenté sa chance en visitant la Terre . Là , en plein désert , il a enfin trouvé une grande personne qui avait conservé son âme d'enfant . Et il lui a raconté son histoire . Son amour pour une rose coquette et pour les couchers de soleil ; sa manie de déraciner les baobabs et de ramoner les volcans . Sa rencontre surtout avec un renard pas comme les autres. Un renard qui s'est laissé apprivoiser et qui lui a confié un secret inestimable .
Voilà. Je ne peux pas en dire plus . Je n'ai jamais voulu entendre la suite . Elle est trop triste, paraît-il, et je ne veux pas grandir . Une chose est sûre cependant . Quand la nuit tombe et que le ciel se paillète d'or , je ne manque jamais de regarder les étoiles . Car je sais qu'il est sur l'une d'elles , qu'il a retrouvé sa rose et qu'ils contemplent tous les deux , en amoureux , des couchers de soleil fabuleux.
C'est que j'en étais amoureuse , du Petit Prince. Il me rendait le sourire , lui et ses histoires de mouton dans le désert . Et puis son entêtement à toujours vouloir poser des questions me rappelait le mien . Je n'étais plus seule au monde . Un petit garçon aux cheveux couleur d'or , venu d'une étoile lointaine, voulait, lui aussi, percer le mystère des hommes .
Il en avait déjà rencontré , des hommes , sur d'autres planètes, après avoir quitté la sienne . Un monarque , un vaniteux, un allumeur de réverbères et un géographe , entre autres. Mais ce n'étaient pas des hommes intéressants . D'autant qu'ils ne lui accordaient pas grande attention . Ils étaient trop occupés à s'adonner à des activités incompréhensibles . Certains en avaient même perdu le sens commun.
Alors le petit prince a pris son courage à deux mains et a tenté sa chance en visitant la Terre . Là , en plein désert , il a enfin trouvé une grande personne qui avait conservé son âme d'enfant . Et il lui a raconté son histoire . Son amour pour une rose coquette et pour les couchers de soleil ; sa manie de déraciner les baobabs et de ramoner les volcans . Sa rencontre surtout avec un renard pas comme les autres. Un renard qui s'est laissé apprivoiser et qui lui a confié un secret inestimable .
Voilà. Je ne peux pas en dire plus . Je n'ai jamais voulu entendre la suite . Elle est trop triste, paraît-il, et je ne veux pas grandir . Une chose est sûre cependant . Quand la nuit tombe et que le ciel se paillète d'or , je ne manque jamais de regarder les étoiles . Car je sais qu'il est sur l'une d'elles , qu'il a retrouvé sa rose et qu'ils contemplent tous les deux , en amoureux , des couchers de soleil fabuleux.
jeudi 7 novembre 2013
Dans
la communauté des héros intergalactiques , Albator jouit d'un statut
particulier : Il est l'incarnation du héros ambivalent. S'il consacre sa
vie à éradiquer le mal , il n'en demeure pas moins un pirate, dont
l'emblème favori est la tête de mort .
Heureusement pour nous , il se démarque physiquement de l'archétype du corsaire unijambiste à la barbe hirsute . Par sa morphologie exquise , il nous séduit . Son corps élancé , ses cheveux mi- longs, sa longue cape noire et son sabre de samouraï lui confèrent une élégance toute aristocratique . Même sa balafre et le bandeau de soie noire qui pointe sa borgnitude lui apportent un supplément de distinction .
C'est qu'il est de la race des seigneurs . Le trône médiéval sur lequel il règne et son majestueux vaisseau spatial trahissent son goût pour le raffinement . Il n'est pas un homme comme les autres. C'est un esthète . Et les créatures qui l'entourent reflètent son penchant pour le beau . Que ce soit Esméralda ou Nausica, les personnages féminins dans son ombre sont dotés d'un pouvoir de séduction indéniable .
Même ses ennemies sont des êtres envoûtants. On ne peut manquer de tomber sous le charme de ces sylvidres filiformes aux yeux luminescents. Elles ont le regard pétrifiant de la Gorgone Méduse et sont aussi impitoyables que les Parques qui coupent les fils de la destinée humaine . Car seule une froideur de glace se lit sur leur front d albâtre . Somme toute , elles incarnent la féminité dans tout ce qu'elle a de castrateur .
Face à elles , il sait tenir la barre . C'est un capitaine de navire aguerri qui a essuyé beaucoup de tempêtes dans sa vie . A commencer par la mort de sa bien-aimée . Son cœur en porte la cicatrice éternelle . Héros romantique par excellence , Il ne se résout pas à faire le deuil . On lui pardonne dès lors son mutisme , et son inclination pour la solitude . C'est un homme blessé , et par là-même fragile.
C'est pour cela qu 'il fait notre conquête si facilement . Il n a pas besoin de faire montre de prouesses verbales pour gagner notre amour . Nous sommes toutes acquises à sa cause . Car l'on sait trop ce que la perte d'un être cher génère comme douleur . Alors on fait corps avec lui dans son combat contre les forces maléfiques de l'univers . Et surtout dans son combat contre la part d'ombre qui est en lui , qui est en nous . Car , ne le nions pas , nous portons tous une balafre à notre âme , et nous hissons inlassablement , chaque jour , le pavillon de l'espérance au mât de notre vie .
mercredi 6 novembre 2013
Depuis le royaume des cieux, Léonard de Vinci doit être aux anges . Non
parce que Mona Lisa demeure l'une des œuvres les plus prisées du musée du
Louvre . À mon humble avis , le vénérable Maître doit plutôt rire aux
éclats ; car les cohortes de touristes ont beau s'ingénier à vouloir
capturer , par tous les moyens photographiques possibles, le sourire
évanescent de son modèle , lui seul possède la clé de son énigme. Ce
qui doit plutôt le remplir d'enthousiasme , sinon de fierté , c'est la
concrétisation de son projet de 1495, dont peu de monde possède la
connaissance .
Car , il faut bien le dire, le commun des mortels , dans un souci d'épargner à sa mémoire des efforts qu'il juge inutiles, tend bien trop souvent à coller une étiquette hâtive aux personnalités trop complexes de ce monde . Aussi Vinci , pour l'individu lambda , est LE peintre de La Joconde . Mais pour les curieux congénitaux dont je fais partie , Vinci est bien plus que le créateur d'une œuvre picturale copiée et reproduite à l'infini. Il est surtout un inventeur de génie, et plus particulièrement le géniteur du premier robot humanoïde de tous les temps .
Certes le "chevalier mécanique" n'est pas parvenu jusqu'à nous . A-il seulement été conçu ou est-il resté simplement à l'état de croquis ? Nul ne peut le dire . Nous savons cependant , d'après les carnets de son inventeur , qu'il possédait une armure et avait la capacité de mouvoir la tête , les pieds et les mains . Ce qui est sûr, c est qu'il faut enjamber cinq siècles pour enfin assister à la mise au point d'un robot humanoïde. Le Siècle des Lumières avait certes été le témoin de la conception d'automates insolites comme le canard digérateur de Vaucanson . Mais mis à part ce palmipède doté de la faculté de déféquer en public ( son créateur devait sans doute être anal) , rien de bien transcendant .
Avec l'avènement de l'électronique, la robotique a connu une explosion sans pareille . Dans les années 40, Asimov nous avait laissé entrevoir, dans ses récits de science-fiction, un monde peuplé de ces humanoïdes fabuleux , voire même dangereux . Un demi-siècle plus tard, la science s'est chargée de transformer sa fiction en réalité . Nao le robot , nouvellement débarqué dans notre galaxie , est le compagnon dont tout enfant rêve . Pas seulement les enfants d'ailleurs . Moi, par exemple , il m'émeut. Sans doute parce qu'il me rappelle Nono , le petit robot , l'ami d'Ulysse. On m'a dit que j'aurai une chance de le rencontrer prochainement . J'ai hâte . Si cela se réalise , je pense que j'arborerai le sourire de Mona Lisa , en hommage à Léonard. Car , à mon avis, si elle demeure encore si insaisissable , c'est que Vinci a voulu garder jalousement le secret de son génie , là-haut , dans les étoiles .
Car , il faut bien le dire, le commun des mortels , dans un souci d'épargner à sa mémoire des efforts qu'il juge inutiles, tend bien trop souvent à coller une étiquette hâtive aux personnalités trop complexes de ce monde . Aussi Vinci , pour l'individu lambda , est LE peintre de La Joconde . Mais pour les curieux congénitaux dont je fais partie , Vinci est bien plus que le créateur d'une œuvre picturale copiée et reproduite à l'infini. Il est surtout un inventeur de génie, et plus particulièrement le géniteur du premier robot humanoïde de tous les temps .
Certes le "chevalier mécanique" n'est pas parvenu jusqu'à nous . A-il seulement été conçu ou est-il resté simplement à l'état de croquis ? Nul ne peut le dire . Nous savons cependant , d'après les carnets de son inventeur , qu'il possédait une armure et avait la capacité de mouvoir la tête , les pieds et les mains . Ce qui est sûr, c est qu'il faut enjamber cinq siècles pour enfin assister à la mise au point d'un robot humanoïde. Le Siècle des Lumières avait certes été le témoin de la conception d'automates insolites comme le canard digérateur de Vaucanson . Mais mis à part ce palmipède doté de la faculté de déféquer en public ( son créateur devait sans doute être anal) , rien de bien transcendant .
Avec l'avènement de l'électronique, la robotique a connu une explosion sans pareille . Dans les années 40, Asimov nous avait laissé entrevoir, dans ses récits de science-fiction, un monde peuplé de ces humanoïdes fabuleux , voire même dangereux . Un demi-siècle plus tard, la science s'est chargée de transformer sa fiction en réalité . Nao le robot , nouvellement débarqué dans notre galaxie , est le compagnon dont tout enfant rêve . Pas seulement les enfants d'ailleurs . Moi, par exemple , il m'émeut. Sans doute parce qu'il me rappelle Nono , le petit robot , l'ami d'Ulysse. On m'a dit que j'aurai une chance de le rencontrer prochainement . J'ai hâte . Si cela se réalise , je pense que j'arborerai le sourire de Mona Lisa , en hommage à Léonard. Car , à mon avis, si elle demeure encore si insaisissable , c'est que Vinci a voulu garder jalousement le secret de son génie , là-haut , dans les étoiles .
mardi 5 novembre 2013
Colimaçon de poils, poids plume, ta frêle colonne s'enroule quand tu t'endors.
Oeil grand ouvert, vert de lumière, tu m'émerveilles de promesses.
Ourson douillet, doux coussinet, tu te prélasses sur le tabouret.
Voix fluette, effleurements brefs, tu émets une requête.
Croquettes pour minettes, puis tu pétris ma couette.
Arc de cercle, ronron discret, je sais que tu es gaie.
Ficelle et souris verte: tes deux menus jouets.
Ton plumet: droit comme un fleuret.
Ta patrie: la Perse.
Ta perte: la mienne.
Je te serre.
Tu te terres.
Amen.
Oeil grand ouvert, vert de lumière, tu m'émerveilles de promesses.
Ourson douillet, doux coussinet, tu te prélasses sur le tabouret.
Voix fluette, effleurements brefs, tu émets une requête.
Croquettes pour minettes, puis tu pétris ma couette.
Arc de cercle, ronron discret, je sais que tu es gaie.
Ficelle et souris verte: tes deux menus jouets.
Ton plumet: droit comme un fleuret.
Ta patrie: la Perse.
Ta perte: la mienne.
Je te serre.
Tu te terres.
Amen.
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