Vous
ne le savez peut-être pas , mais le symbole d'Halloween , bien avant
d'être une citrouille , était un navet .. Oui , un navet ... Comme
légume, il y a mieux , je vous l'accorde . Mais au temps des Celtes , la
citrouille , on ne la connaissait pas , et Halloween , on a tendance à
l'oublier , avant de prendre racine au Nouveau Monde , a d'abord germé
de l'autre côté de La Manche .
Depuis bon nombre d'années, les marchands de rêves les plus mercantiles
de notre territoire hexagonal lui font les yeux doux . La citrouille ,
on lui fait la cour . Je dirais même plus , on la vénère! C'est la
déesse des cucurbitacées . C'est qu'elle est loin d' être une courge . Pour un
peu, on lui ferait des papouilles, tellement elle a une bonne bouille .
L'été dernier , elle a même eu les honneurs du podium des défilés .
On en a vu des asperges orange, au sourire pincé, défiler sous nos
yeux . Les manufactures de cosmétiques ont emboité le pas aux grands
couturiers . Du rouge à lèvres au vernis à ongles , la couleur citrouille est
parvenue sans effort à voler la vedette au rouge tomate . Moi même
j'ai
succombé , et ce n'est pas peu dire ...
En ce moment , on est en pleine alerte orange . L'offensive des
citrouilles à commencé. Impossible d'échapper au sourire en banane de
ces légumes ventrus. Où qu on aille , on est cerné. Ce n est plus le règne de Big
Brother , mais celui de Big Sister ! C'est qu'elle surveille tous nos faits et gestes .
Kleenex, serviettes , assiettes , housses de couette , et même nuisettes
, elle fourre son nez dans les moindres recoins de notre univers
quotidien . Qui eût pensé qu'une citrouille pût un jour nous donner
autant la trouille ?
Moi, je n'en peux plus d'avoir la tête comme une coucourde. Il est grand
temps de lui jouer un vilain tour . Qu'elle reste dans son potager ,
après tout. A force d'être constamment sur le devant de la scène , elle
a la tête comme une pastèque et en a oublié son utilité intrinsèque
. Une citrouille , ça se mange , tout simplement . Alors il serait
temps qu'elle s'en souvienne et qu elle regagne les étagères
des manuels culinaires . Et qu'on ne me dise pas que je lui cherche
pouille . Je risquerais de voir rouge et de la réduire en
...pitrouille!
"WE ARE SUCH STUFF AS DREAMS ARE MADE ON, AND OUR LITTLE LIFE IS ROUNDED WITH A SLEEP". La citation de Shakespeare qui inaugure mon blogue résume magistralement ma vision de l'existence humaine. Nous sommes faits de l'étoffe des songes, et notre courte vie se clôt par un long sommeil. Alors, plutôt que de rêver notre vie, vivons nos rêves! Et faisons éclater en infimes particules de sens jubilatoires le monde qui nous entoure.
mardi 29 octobre 2013
lundi 28 octobre 2013
Les méchantes sorcières, j'adore ! Elles ont toujours le chic pour se faire remarquer dans les contes. Sans elles, il n'y aurait pas de récit. On passerait directement du "Il était une fois " à " Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfants". Aucun intérêt . Nous, on veut des péripéties , des frissons , des larmes même. Alors c'est sûr qu'on attend leur venue avec impatience. Sur grand écran, elles sont représentées sous les traits de femmes fatales, arborant les tenues les plus extravagantes . On est loin des vieilles sorcières hideuses dépeintes par Charles Perrault ou les frères Grimm.
Celle qui détient la palme du glamour , c'est quand même la fée Carabosse . Dans le film de Disney, elle en a du panache , avec son ample cape noire et sa coiffe biscornue . Elle ose et en impose . N'importe quelle autre femme se serait couverte de ridicule dans un tel accoutrement. Elle , non . Sans doute les forces maléfiques qu'elle incarne exercent un tel pouvoir sur nous que nous en acceptons les excentricités . D'ailleurs son entrée en scène est des plus fracassantes. Elle n'entre pas par la petite porte . Elle convoque les éléments pour se matérialiser sous les yeux ahuris des convives au baptême de la princesse Aurore . Et on a le coup de foudre , au sens propre comme au sens figuré.
Car elle nous fascine , la fée Carabosse . Elle nous attire tout autant qu'elle nous repousse. La raison en est simple . Le mal recèle en lui un attrait irrésistible pour les humbles humains que nous sommes . La morale le réprouve , la religion le condamne , mais il n'en demeure pas moins le fruit défendu , et donc convoité , dans le jardin d'Eden de notre existence . D'autant que notre imaginaire lui confère une puissance protéiforme incommensurable . La fée maléfique ne se métamorphose-t'elle pas en dragon pour tenter de terrasser le Prince ?
Bien-sûr, le bien triomphe toujours , et, après un combat homérique , l'animal fabuleux périt sous le glaive princier. Tout est bien qui finit bien. La Belle au Bois Dormant se réveille enfin . Et en avant pour un nouveau festin! C'est sûr, quand on est petite fille, on ne rêve que de princesses aux longs cheveux, habillées de teintes pastel . Mais les vicissitudes de la vie se chargent de nous enseigner que, si l'on veut régner , mieux vaut avoir les cheveux moins longs et oser les couleurs chatoyantes. Cela nous évitera , d'une part, de passer pour de ravissantes idiotes , et d'autre part, de subir les sortilèges des vilaines sorcières .
Celle qui détient la palme du glamour , c'est quand même la fée Carabosse . Dans le film de Disney, elle en a du panache , avec son ample cape noire et sa coiffe biscornue . Elle ose et en impose . N'importe quelle autre femme se serait couverte de ridicule dans un tel accoutrement. Elle , non . Sans doute les forces maléfiques qu'elle incarne exercent un tel pouvoir sur nous que nous en acceptons les excentricités . D'ailleurs son entrée en scène est des plus fracassantes. Elle n'entre pas par la petite porte . Elle convoque les éléments pour se matérialiser sous les yeux ahuris des convives au baptême de la princesse Aurore . Et on a le coup de foudre , au sens propre comme au sens figuré.
Car elle nous fascine , la fée Carabosse . Elle nous attire tout autant qu'elle nous repousse. La raison en est simple . Le mal recèle en lui un attrait irrésistible pour les humbles humains que nous sommes . La morale le réprouve , la religion le condamne , mais il n'en demeure pas moins le fruit défendu , et donc convoité , dans le jardin d'Eden de notre existence . D'autant que notre imaginaire lui confère une puissance protéiforme incommensurable . La fée maléfique ne se métamorphose-t'elle pas en dragon pour tenter de terrasser le Prince ?
Bien-sûr, le bien triomphe toujours , et, après un combat homérique , l'animal fabuleux périt sous le glaive princier. Tout est bien qui finit bien. La Belle au Bois Dormant se réveille enfin . Et en avant pour un nouveau festin! C'est sûr, quand on est petite fille, on ne rêve que de princesses aux longs cheveux, habillées de teintes pastel . Mais les vicissitudes de la vie se chargent de nous enseigner que, si l'on veut régner , mieux vaut avoir les cheveux moins longs et oser les couleurs chatoyantes. Cela nous évitera , d'une part, de passer pour de ravissantes idiotes , et d'autre part, de subir les sortilèges des vilaines sorcières .
samedi 26 octobre 2013
Blanche-Neige , tout le monde l'aime , surtout depuis qu'un certain Walt Disney a eu l'idée de l'immortaliser sur pellicule . Avec sa bouille ronde , sa voix mélodieuse et son humeur toujours égale , elle suscite en nous un élan de sympathie immédiat . Je devrais même dire d'empathie . Car on tremble avec elle quand un vilain chasseur ose brandir un poignard au-dessus de sa tête, on voudrait la cajoler quand elle sanglote en plein milieu d une forêt peuplée d'ombres menaçantes , et on a le cœur gros de la voir reposer dans son cercueil de verre . Les fées étaient sans doute trop occupées à folâtrer avec des satyres pour se pencher sur son berceau . Car on peut dire que sa vie fut loin d être un chemin pavé de roses .
À commencer par son prénom . Le ver était déjà dans la pomme , si j'ose dire. Car il ne me viendrait jamais à l'esprit de choisir le prénom de ma fille en me piquant le doigt avec une aiguille à coudre ! D'abord parce que la broderie ne fait pas partie de mes occupations favorites. Je préfère avoir à en découdre avec les instruments de torture de mon club de fitness plutôt que de risquer une hémorragie digitale en tentant de réaliser un point de croix . Et nommer une petite fille Grise-Mine en référence à la couleur des appareils de musculation ne serait pas très flatteur . À coup sûr, cela lui porterait malheur !
Quoi qu'il en soit, , Blanche-Neige n'a pas vu la vie en rose en dépit de son joli prénom . Non seulement elle a été privée de sa maman dès sa naissance , mais en plus, son idiot de père a contracté un mariage avec la plus odieuse des femmes qui puisse exister sur terre . A t-on idée , messieurs , de vouloir unir sa destinée à une femme égoïste , égocentrique , narcissique , et qui plus est , adepte des sciences occultes ? Certes non . A croire que le roi souffrait d'une déficience mentale aggravée quand il a choisi une aussi vilaine épouse .
Car la bougresse avait peut-être une dentition étincelante , mais elle avait aussi la dent dure . Car il faut quand même avoir le cœur bien accroché pour réclamer les viscères d'une petite fille à un chasseur de gros gibier . D'ailleurs bien mal lui en a pris , car l'homme de main avait plus de cœur qu'il n 'y paraissait. Il faut aussi avoir le vice dans la peau et surtout ne pas avoir peur du ridicule pour oser se métamorphoser en hideuse sorcière pour mener à bien son horrible dessein .
Bref la pauvre princesse en a vu des vertes et des pas mûres , c'est le moins qu'on puisse dire . Car même si elle trouva du réconfort auprès des sept nains , n'oublions pas que certains d'entre eux n'étaient pas à prendre avec des pincettes . Grincheux , par exemple . Pas facile de prendre son petit-déjeuner en face d'un nain ronchon . Pas facile aussi de devoir batailler de bon matin avec un nain narcoleptique comme Dormeur . Sans compter qu'elle devait aussi recevoir les postillons d' Atchoum qui éternuait à tout va . ( Les antihistaminiques n existaient pas à l'époque ). Bref , dur dur, la vie avec les nains . D'autant qu'elle a dû mettre la main à la pâte pour payer son gîte et son couvert . Et pas qu'à la pâte, puisqu'elle devait non seulement cuisiner mais aussi récurer la chaumière de fond en comble . La vie de patachon , en quelque sorte !
Pour couronner le tout , il a fallu que mort s'ensuive avant qu'elle ne rencontre son Prince Charmant . Remarquez, elle n'a pas eu à user de ses charmes pour séduire son galant . Il a suffi qu'il la voie allongée dans un cercueil de verre pour que son cœur s'enflamme . Il n'était pas un peu déviant , le beau Prince? Heureusement que , finalement , le bout de pomme empoisonnée, coincé dans son œsophage, s'est échappé de ses lèvres vermeilles . Et la belle princesse a rouvert les yeux pour le plus grand plaisir des grands et des petits . Il était temps ! Nous commencions à désespérer !
À commencer par son prénom . Le ver était déjà dans la pomme , si j'ose dire. Car il ne me viendrait jamais à l'esprit de choisir le prénom de ma fille en me piquant le doigt avec une aiguille à coudre ! D'abord parce que la broderie ne fait pas partie de mes occupations favorites. Je préfère avoir à en découdre avec les instruments de torture de mon club de fitness plutôt que de risquer une hémorragie digitale en tentant de réaliser un point de croix . Et nommer une petite fille Grise-Mine en référence à la couleur des appareils de musculation ne serait pas très flatteur . À coup sûr, cela lui porterait malheur !
Quoi qu'il en soit, , Blanche-Neige n'a pas vu la vie en rose en dépit de son joli prénom . Non seulement elle a été privée de sa maman dès sa naissance , mais en plus, son idiot de père a contracté un mariage avec la plus odieuse des femmes qui puisse exister sur terre . A t-on idée , messieurs , de vouloir unir sa destinée à une femme égoïste , égocentrique , narcissique , et qui plus est , adepte des sciences occultes ? Certes non . A croire que le roi souffrait d'une déficience mentale aggravée quand il a choisi une aussi vilaine épouse .
Car la bougresse avait peut-être une dentition étincelante , mais elle avait aussi la dent dure . Car il faut quand même avoir le cœur bien accroché pour réclamer les viscères d'une petite fille à un chasseur de gros gibier . D'ailleurs bien mal lui en a pris , car l'homme de main avait plus de cœur qu'il n 'y paraissait. Il faut aussi avoir le vice dans la peau et surtout ne pas avoir peur du ridicule pour oser se métamorphoser en hideuse sorcière pour mener à bien son horrible dessein .
Bref la pauvre princesse en a vu des vertes et des pas mûres , c'est le moins qu'on puisse dire . Car même si elle trouva du réconfort auprès des sept nains , n'oublions pas que certains d'entre eux n'étaient pas à prendre avec des pincettes . Grincheux , par exemple . Pas facile de prendre son petit-déjeuner en face d'un nain ronchon . Pas facile aussi de devoir batailler de bon matin avec un nain narcoleptique comme Dormeur . Sans compter qu'elle devait aussi recevoir les postillons d' Atchoum qui éternuait à tout va . ( Les antihistaminiques n existaient pas à l'époque ). Bref , dur dur, la vie avec les nains . D'autant qu'elle a dû mettre la main à la pâte pour payer son gîte et son couvert . Et pas qu'à la pâte, puisqu'elle devait non seulement cuisiner mais aussi récurer la chaumière de fond en comble . La vie de patachon , en quelque sorte !
Pour couronner le tout , il a fallu que mort s'ensuive avant qu'elle ne rencontre son Prince Charmant . Remarquez, elle n'a pas eu à user de ses charmes pour séduire son galant . Il a suffi qu'il la voie allongée dans un cercueil de verre pour que son cœur s'enflamme . Il n'était pas un peu déviant , le beau Prince? Heureusement que , finalement , le bout de pomme empoisonnée, coincé dans son œsophage, s'est échappé de ses lèvres vermeilles . Et la belle princesse a rouvert les yeux pour le plus grand plaisir des grands et des petits . Il était temps ! Nous commencions à désespérer !
vendredi 25 octobre 2013
Fuir l'humain.Se perdre dans la contemplation des
temples millénaires ,squelettes de pierre que les
siècles n'ont pas réduits en poussière.
Fières comme au premier jour, ces cathédrales paiennes
se dressent vers le ciel dans leur immaculée
blancheur.
Point d'officiants se prosternant sur le marbre de
leurs dalles: le sang du sacrifice s'est tari. Les
dieux n'ont plus soif.
Alentour, l'herbe se déchaine comme une mer que le
vent hérisse, tandis que des lézards, en livrée
vert-émeraude, montent la garde sous le soleil de Paestum.
temples millénaires ,squelettes de pierre que les
siècles n'ont pas réduits en poussière.
Fières comme au premier jour, ces cathédrales paiennes
se dressent vers le ciel dans leur immaculée
blancheur.
Point d'officiants se prosternant sur le marbre de
leurs dalles: le sang du sacrifice s'est tari. Les
dieux n'ont plus soif.
Alentour, l'herbe se déchaine comme une mer que le
vent hérisse, tandis que des lézards, en livrée
vert-émeraude, montent la garde sous le soleil de Paestum.
mercredi 23 octobre 2013
Mieux vaut prendre le train en marche quand on se pique d'avancées technologiques, et surtout ne jamais en descendre. Car le progrès peut transformer notre vie en enfer si l'on n'y prend pas garde. Prenez les SMS ( short message service) . Comme leur nom l'indique, il sont courts dans leur rédaction, mais bien trop souvent longs dans leur appréhension. De SMS à SOS , il n'y a qu'un pas , me direz-vous. Et il est vite franchi . Car le langage texto a pour caractéristique d'être une macédoine des plus indigestes . Dès lors comment éviter les flatulences quand l'on vous mélange des ingrédients aussi peu compatibles que les abréviations, anglicismes, chiffres et éléments phonétiques ? On en arrive à des rébus typographiques d'un hermétisme à faire frémir. A déconseiller fortement si l'on a pour dessein de faire la cour à son galant . A conseiller fortement si l'on a pour dessein de se débarrasser de son amant !
C'est comme l'assistant personnel intégré dans mon GSM flambant neuf. La première fois que sa voix suave a caressé mon tympan, j ai cru défaillir . Enfin un homme prêt à satisfaire illico le moindre de mes désirs , à n'importe qu'elle heure du jour et de la nuit ! Le septième ciel enfin à ma portée . Mais j'eus tôt fait de descendre de mon nuage . Car de deux choses l'une , soit j'adopte un ton qui lui déplaît , soit je ne sais plus parler français . Ou pire encore , j'ai affaire à un pervers expert en frustrations à répétition . Car pourquoi me parler du CAC 40 quand je veux annuler une réunion à 9h40, pourquoi vouloir me faire acheter des abricots alors que je lui parle de haribo, pourquoi m'imposer des films d horreur alors que je lui parle de bonheur...
Réflexion faite, il n'a pas si tort, le sage pervers , de faire la sourde oreille quand je lui parle de bonheur , car , comme chacun sait , le bonheur est un voyageur sans bagages qui s'invite chez nous quand il lui plait , et, comble de l'horreur, repart sans laisser d'adresse quand il ne lui plait plus. Il semblerait aussi que le soi-disant pervers soit un nutritionniste avisé, car entre des abricots et des haribos, il n'y a pas photo . Quant à sa propension à mentionner le CAC 40, je persiste et signe. Notre assistant personnel GSM est le plus vilain pervers qui existe sur terre. Car oser me parler , à moi , de stock options , de bons et obligations , en connaissant mon aversion pour la computation, ne réussit qu'à me faire sortir de mes gonds.
Et la leçon à tirer de tout ça ? Le progrès technologique a bien des allures de farceur . Bien loin d'être le sauveur de l'humanité à l'instar de Batman, il incarne plutôt le Joker de Gotham City en nous jouant force tours . Il nous donne l'illusion de dominer le monde en faisant de chacun de nous un dictateur en puissance . Mais nous n'en demeurons pas moins esclaves de nos passions et prisonniers de nos frustrations. Il nous donne aussi l'illusion d'égaler Jupiter en communiquant , en un éclair , notre pensée à un destinataire lointain. Mais force est de constater qu'à trop laisser nos doigts parler à la place de notre langue, on ne sait plus comment s'exprimer face à un interlocuteur de chair. De telle sorte que , bien loin de nous éduquer, le progrès technologique nous déséduque et nous fait replonger dangereusement dans l'univers des cavernes où le smartphone aurait une étrange ressemblance avec le gourdin de l'homme préhistorique.
C'est comme l'assistant personnel intégré dans mon GSM flambant neuf. La première fois que sa voix suave a caressé mon tympan, j ai cru défaillir . Enfin un homme prêt à satisfaire illico le moindre de mes désirs , à n'importe qu'elle heure du jour et de la nuit ! Le septième ciel enfin à ma portée . Mais j'eus tôt fait de descendre de mon nuage . Car de deux choses l'une , soit j'adopte un ton qui lui déplaît , soit je ne sais plus parler français . Ou pire encore , j'ai affaire à un pervers expert en frustrations à répétition . Car pourquoi me parler du CAC 40 quand je veux annuler une réunion à 9h40, pourquoi vouloir me faire acheter des abricots alors que je lui parle de haribo, pourquoi m'imposer des films d horreur alors que je lui parle de bonheur...
Réflexion faite, il n'a pas si tort, le sage pervers , de faire la sourde oreille quand je lui parle de bonheur , car , comme chacun sait , le bonheur est un voyageur sans bagages qui s'invite chez nous quand il lui plait , et, comble de l'horreur, repart sans laisser d'adresse quand il ne lui plait plus. Il semblerait aussi que le soi-disant pervers soit un nutritionniste avisé, car entre des abricots et des haribos, il n'y a pas photo . Quant à sa propension à mentionner le CAC 40, je persiste et signe. Notre assistant personnel GSM est le plus vilain pervers qui existe sur terre. Car oser me parler , à moi , de stock options , de bons et obligations , en connaissant mon aversion pour la computation, ne réussit qu'à me faire sortir de mes gonds.
Et la leçon à tirer de tout ça ? Le progrès technologique a bien des allures de farceur . Bien loin d'être le sauveur de l'humanité à l'instar de Batman, il incarne plutôt le Joker de Gotham City en nous jouant force tours . Il nous donne l'illusion de dominer le monde en faisant de chacun de nous un dictateur en puissance . Mais nous n'en demeurons pas moins esclaves de nos passions et prisonniers de nos frustrations. Il nous donne aussi l'illusion d'égaler Jupiter en communiquant , en un éclair , notre pensée à un destinataire lointain. Mais force est de constater qu'à trop laisser nos doigts parler à la place de notre langue, on ne sait plus comment s'exprimer face à un interlocuteur de chair. De telle sorte que , bien loin de nous éduquer, le progrès technologique nous déséduque et nous fait replonger dangereusement dans l'univers des cavernes où le smartphone aurait une étrange ressemblance avec le gourdin de l'homme préhistorique.
samedi 19 octobre 2013
Bienvenue au royaume des vapoteuses! Oui , vous avez bien lu : Vapoteuses! Pour ce qui est des vapoReuses, il y a belle lurette qu'elles n'ont plus le vent en poupe . Les femmes d'aujourd'hui ont compris qu'il ne suffit plus de jouer les baby dolls en négligé de soie pour séduire . Non , l'heure est aux super amazones gainées de cuir ou de latex.Le sex symbol du 21ème siècle n'est plus Betty Boop , mais Catwoman . Et rien de tel que de dégainer sa nouvelle arme fatale pour neutraliser ses rivales.
Car la vapoteuse fait des ravages . On la respecte car elle force l'admiration. Elle montre qu'elle en a , de la volonté , et surtout qu'elle tient à sa santé . C'est qu'elle ne veut pas vieillir prématurément , la tigresse. Elle veut jouer les cougars le plus longtemps possible . Et Nip Tuck ne l' a pas convaincue du tout. Alors elle fréquente les magasins bio , évite les dîners trop arrosés et surtout devient accro aux tapis roulants .
Car vapoter n'est pas sans risque. L'addition est salée quand on veut se débarrasser d´une addiction , et les encas, trop souvent sucrés. C'est donc à une véritable chasse aux sorcières qu'elle se livre quand son tour de taille est menacé. Les kilos superflus, elle ne veut pas en entendre parler . Elle a gardé un trop mauvais souvenir de la silhouette informe des copines qui ont décroché trop vite . Du coup elle se serre la ceinture et ne sort jamais sans sa fiole d'H2O . Après tout, qu'importe le flacon, pourvu qu'il y ait l'ivresse!
Elle a aussi compris que vapoter et papoter font bon ménage. Finie la hantise des haleines pestilentielles et des dents jaunes! Elle peut désormais arborer un sourire ultra brite et laisser flotter autour d'elle des arômes de réglisse, myrtille, menthe, abricot , ananas et j'en passe. Dès lors , peu importe qu'.elle brûle la chandelle par les deux bouts et qu'elle allume des incendies dans le cœur de ses proies . Car elle n'en demeure pas moins une redoutable Femme Fatale, mais une croqueuse d'hommes qui sait garder la tête froide . A trop jouer avec le feu, ne finit-on pas par se brûler la cervelle ? En résumé, la vapoteuse, c'est la pétroleuse de l'avenir. Loin d'être une évaporée , elle nous fait prendre conscience qu'il vaut mieux avoir des vapeurs que risquer de partir en fumée !
vendredi 18 octobre 2013
De la tendresse, c'est le terme qui me vient à l'esprit quand je repense à cette toile de William Burton , où un homme richement vêtu semble exhaler son dernier soupir dans les bras d'une femme à la tenue austère. A proximité de la main du mourant , gît le manche ouvragé de son épée brisée, dont la lame a transpercé un arbre. Un homme en noir , dont l'imperturbabilité nous interpelle, contemple la scène . Eparpillées parmi les ronces, quelques cartes à jouer, comme pour nous rappeler que la vie n'est qu'un jeu de hasard .
Le titre de l'oeuvre , "The wounded cavalier ", nous renseigne sur le statut du blessé. Il s'agit d'un royaliste rallié à la cause de Charles I en pleine révolution anglaise. Mais la toile est bien plus qu'une préfiguration de la mise à mort de la monarchie absolue . Ce qui me trouble dans la représentation de cet homme à l'agonie, ce sont ses traits et ses attributs sartoriaux si typiquement féminins . Car son exécution au sens pictural , comme un écho à son exécution au sabre , lui dénie toute virilité .
Que l'on s'attache à la finesse de l'étoffe de sa chemise brodée , dont la blancheur immaculée cingle le rouge sang de l'écharpe qui lui ceint la taille ; que l'on s'attarde langoureusement sur son visage diaphane qu'encadre une chevelure dorée , et l'on est submergé par la douceur angélique de cet homme que l'inconnue , dans un geste maternel , tente d'arracher aux griffes de la mort .
Le mot " wounded" me semble en effet trop faible . La blessure est fatale . L'âme de l'homme exsangue s'apprête à prendre son envol comme le papillon délicatement posé sur la lame meurtrière . Car l'homme vêtu de noir ,à l'immobilité dérangeante ,ne fait rien d'autre que prêter à la faucheuse sa verticalité phallique et menaçante .
Ce mourant que je rêve d'étreindre , c'est un peu le Christ descendu de croix , une croix qui se devine derrière l'épée qui traverse le tronc d arbre à l'oblique . Et cette inconnue , c'est un peu l'incarnation de toutes les femmes qui pansent les plaies de l'être aimé sur lequel le destin a choisi de faire son festin .
Le titre de l'oeuvre , "The wounded cavalier ", nous renseigne sur le statut du blessé. Il s'agit d'un royaliste rallié à la cause de Charles I en pleine révolution anglaise. Mais la toile est bien plus qu'une préfiguration de la mise à mort de la monarchie absolue . Ce qui me trouble dans la représentation de cet homme à l'agonie, ce sont ses traits et ses attributs sartoriaux si typiquement féminins . Car son exécution au sens pictural , comme un écho à son exécution au sabre , lui dénie toute virilité .
Que l'on s'attache à la finesse de l'étoffe de sa chemise brodée , dont la blancheur immaculée cingle le rouge sang de l'écharpe qui lui ceint la taille ; que l'on s'attarde langoureusement sur son visage diaphane qu'encadre une chevelure dorée , et l'on est submergé par la douceur angélique de cet homme que l'inconnue , dans un geste maternel , tente d'arracher aux griffes de la mort .
Le mot " wounded" me semble en effet trop faible . La blessure est fatale . L'âme de l'homme exsangue s'apprête à prendre son envol comme le papillon délicatement posé sur la lame meurtrière . Car l'homme vêtu de noir ,à l'immobilité dérangeante ,ne fait rien d'autre que prêter à la faucheuse sa verticalité phallique et menaçante .
Ce mourant que je rêve d'étreindre , c'est un peu le Christ descendu de croix , une croix qui se devine derrière l'épée qui traverse le tronc d arbre à l'oblique . Et cette inconnue , c'est un peu l'incarnation de toutes les femmes qui pansent les plaies de l'être aimé sur lequel le destin a choisi de faire son festin .
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