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samedi 23 août 2014


Ah! la plage ! On en rêve toute l'année. Le sable fin, le murmure  des vagues, la caresse du soleil sur notre corps enfin affranchi du port du vêtement. On a traversé les saisons avec détermination , supporté stoïquement que l'automne coquin dévêtisse la végétation,  combattu héroïquement  les assauts de l'hiver belliqueux, guetté avidement l'équinoxe de printemps, annonciateur de douceurs climatiques et d'éclosions en tout genre .

La plage, c'est le lieu ressource dans l'imaginaire collectif. Un coin de paradis qu'on achète à prix d'or et dont on ne peut se passer. On veut bien faire une croix sur les pistes de  Saint-Moritz en temps de crise, mais pas sur le rivage de Saint-Florent et de son onde cristalline .

Alors, on s'y prépare longtemps à l'avance, à notre effeuillage sur le sand carpet. C'est que la concurrence va être rude. Les Lolitas sévissent, et les bimbos aussi. Alors une bonne detox s'impose avant un destockage graisseux. La grâce, par contre, on l'a ou on ne l'a pas .

Après quoi l'indispensable achat du maillot de bain récompense nos efforts démesurés. Si on a passé l'hiver à faire des squats et des pompes, on peut se permettre, passée la trentaine, le bikini sexy, voire le trikini. Sinon, on se contentera d'un maillot une-pièce, mais pas de n'importe lequel : échancré et décolleté, s'il vous plait ! Sans oublier les lunettes de soleil griffées. Pour zieuter et être zieutée .

Le grand jour arrive. Enfin prête pour la descente des marches! Une fois touché le sable ferme, nous repérons le jeune plagiste bodybuildé préposé à la mise en place des transats. Il nous en faut un face au soleil (héliotropisme oblige ) et le plus proche de la mer ( paresse oblige ). Alors l'on peut procéder au rituel du déshabillage. Ni trop rapide, ni trop lent. Juste ce qu'il faut pour susciter le désir.

Telle une hétaïre, nous allongeons notre corps de déesse avant de l'enduire généreusement de crème solaire à indice de protection élevé - les homards, on les aime dans l'assiette, mais on n'a guère envie de leur ressembler . Ah! Le sable fin ! Le murmure des vagues ! La caresse du soleil !

 Mais soudain voilà qu'un ballon fait violemment irruption dans notre champ de vision et vient briser notre quiétude chèrement acquise. Puis c'est au tour d'un petit fripon pris en chasse par une horde hurlante de nous éclabousser de sable. À peine avons-nous repris nos esprits qu'un vendeur ambulant nous oblige à ouvrir la bouche pour gouter l'une de ses pralines .

C'en est trop! Avoir attendu un an pour subir tous ces désagréments! De rage nous lui en achetons trois paquets et les ingérons goulûment . Tant pis pour le trikini ! Demain ce sera plongée sous-marine ! Avec les poissons , rien à craindre : ils sont muets comme des carpes et il ne risque pas d'y avoir anguille sous roche .

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