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mardi 25 février 2014

On croit souvent à tort que le virtuel , par son aspect immatériel, est le paradis sur terre , une version ouatée du monde réel où l'on côtoie des anges et qui nous préserve des accrocs de la vie. C'est oublier trop vite que les anges en question ne sont que trop humains , et qu' en leur sein se cache une catégorie non négligeable de désaxés , escrocs en tout genre et pervers de tout poil. D'une part, parce que , en dehors de l'usage purement professionnel que l'on peut faire d'internet, il est assez rare de ne pas avancer masqué. L'internaute fait sienne la devise de Descartes " larvatus  prodeo" , et dissimule son identité sous autant de pseudos qu'il lui chaut . D'autre part, parce que la Toile , de par son étendue insondable, est un terrain de jeu idéal  pour les  esprits malins , dans les deux sens du terme, désireux de jouer des tours aux plus naïfs d'entre nous . Du script kiddie au hacker professionnel ,  les pirates sont légion.

Il en découle que ce paradis artificiel devient vite un enfer si l'on ne s'entoure pas des précautions nécessaires . Il faut être inconscient , en effet , pour ne pas s'armer d'un pare-feu , bouclier indispensable pour lutter contre les intrusions malveillantes . Sans lui,  les cyber-attaques peuvent être fatales . On frémit rien qu'à songer aux menaces qui planent sur nos chères données . Virus, ver, cheval de Troie ou bombe logique , le hacker ne recule devant rien . Dans le royaume des ondes électroniques ,  on assiste à une  guerre bactériologique  d'une ampleur inégalée .  Si vous n'y prenez pas garde , votre ordinateur se transforme en " machine zombie ", pilotée par un pirate de haut vol envoyant à vos contacts des messages allant du plus vénal au plus obscène . Les plus crédules , quant à eux , font les frais du phishing , en accordant leur confiance à des sites clones créés dans le seul but de s'approprier leurs informations bancaires .

Cet espionnage électronique est d'ailleurs une manne pour les  époux trompés. Plus besoin de recruter de détectives pour prendre en filature un conjoint suspecté du délit d'adultère , ou de soumettre l'infidèle au test du polygraphe . Toute l'astuce réside dans le décryptage du mot de passe de la messagerie , pièce maîtresse sur l'échiquier de la vérité . Or les trois questions secrètes censées monter la garde, comme le tricéphale Cerbère , à l'entrée du Panthéon  de vos confessions , n'ont  aucun secret pour qui partage votre vie. La faute en est aux analystes-programmeurs qui font hélas preuve, en cette occasion,  d'un manque cruel d'anticipation . Il faut être amnésique pour ne pas se souvenir du nom de votre animal préféré  ou de la ville où vous êtes né(e)...

Autre danger , et non des moindres, le pillage éhonté des images auxquels se livrent des internautes peu scrupuleux. La tentation est grande , pour certaines d'entre nous , d'exposer leurs  appâts sur les réseaux sociaux , histoire de faire grimper leur cote de popularité . Mais quelle n'est pas leur stupeur quand elles apprennent , un jour ,  qu'elles figurent sur certains sites dits spécialisés, attisant la lubricité de mâles en mal d'activité sexuelle. De starlette à porn star, elles font le grand écart . Une gloire dont elles se seraient probablement passé...

Il est un autre fléau dont on se passerait volontiers  avec délices , même s'il est moins nocif que les précédents . L'envoi de spams! Quand on connaît l'origine du mot (marque de corned beef en conserve ) , on comprend mieux pourquoi ce mets peu ragoûtant nous reste sur l'estomac . Ce pourriel publicitaire nous pourrit bien la vie à nous , les femmes , surtout lorsqu'il affiche un sexisme non politiquement correct tant il vise essentiellement un public masculin . Car a -t-on décidément besoin de Viagra? Ressentons-nous  l'envie  de tchatter avec des créatures dénudées via webcam? Encore un champ d'action où les Femen feraient bien de s'illustrer ...

Moi qui vous parle , je fus victime récemment  , ainsi que des millions d'autres blogueurs , d'un bug sans précédent dont la virulence a engendré une semaine de nuits blanches dans la communauté informatique Google . La cause de cette panique généralisée fut l'ajout d'un widget à l'allure angélique , mais possédant une force de frappe égale à celle d une arme de destruction massive . Imaginez le désarroi de millions de Geeks privés du droit d'accès à leur blog, pestant dans toutes les langues contre ce virus qui leur faisait un pied de nez en ouvrant des fenêtres pop-up en cascade. De quoi perdre son sang-froid ! Cela a eu ,au moins, le mérite de me dissuader de jouer les apprenties sorcières à l'avenir, et de contempler les effets dévastateurs du virtuel dans le réel .  Rien ne sert de bloguer, il faut sauvegarder à point !

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